The art newspaper - N70, January 2025
Pour sa 9e édition, le PhotoBrussels Festival offre du 23 janvier au 23 février 2025 un panorama éclectique du médium, dont des images générées par IA.
Créé en 2015 par Delphine Dumont, la directrice du Hangar Art, sur lequel s’appuie la manifestation, le PhotoBrussels Festival se veut avant tout fédérateur. Il réunit, le temps de quelques semaines et sous une même bannière, une cinquantaine de lieux et autant d’initiatives permettant de mettre en exergue le paysage photographique tant national qu’international. S’y retrouve le réseau bruxellois spécifiquement dédié à la photographie, comme la Fondation A et Contretype ; des enseignes telles que box galerie, Stieglitz 19 ou Studio Baxton ; ainsi que l’Atelier Contraste, L’Enfant Sauvage et La Nombreuse. D’autres lieux orientent pour la circonstance leur programmation. C’est le cas du WIELS, de l’ISELP (Institut supérieur pour l’étude du langage plastique), de Cloud Seven, de même que de plusieurs galeries tant belges (Archiraar, Hopstreet, Lee-Bauwens, Schönfeld, Michèle Schoonjans, V/MSP, etc.) que françaises : Christophe Gaillard, Eric Mouchet, Frédérick Mouraux, Modesti Perdriolle ou encore La Forest Divonne (lire ci-contre), sans oublier des plateformes alternatives, comme Plagiarama et Eleven Steens, qui structurent la scène bruxelloise. Parmi les points forts du Festival, il faut retenir : la reprise de l’exposition du BAL, à Paris, « À partir d’Elle. Des artistes et leur mère » à la Fondation A ; un hommage aux photojournalistes de Gaza au Centre du photojournalisme Géopolis ; une collection privée comprenant des clichés de Guillaume Lemarchal (prix HSBC pour la photographie en 2008) à Eleven Steens ; « A Public Affair » à Cloud Seven ; Thomas Chable, Serge Clément et JeanClaude Palisse (représentés par la galerie lyonnaise Le Réverbère, qui a fermé ses portes en décembre 2024) proposant leurs « Regards croisés » au Studio Baxton. À noter, pour ce qui concerne les expositions personnelles : Mark Steinmetz à la box galerie ; François Bellabas à Contretype ; Pierre Molinier et le surréalisme chez Christophe Gaillard ; Mostafa Saifi Rahmouni à l’ISELP ; le duo formé par Denis Brihat (décédé en décembre 2024) et Danielle Kwaaitaal chez Michèle Schoonjans ; Joël Denot chez Modesti Perdriolle ; Vincent Fournier à Spazio Nobile ; la série Napoli d’Anders Petersen à Stieglitz 19 ; Francesco Del Conte à V/MSP ; ainsi qu’une vaste présentation de l’« arte de conducta » (art comportemental) de l’artiste brésilien Paulo Nazareth au WIELS. Plus qu’ailleurs, le PhotoBrussels Festival relève un défi majeur dans la capitale belge et répond à une évidente demande du public, car la ville ne dispose ni d’institutions ni de lieux officiels dévolus au médium. Le marché y est très faible et ne bénéficie d’aucune foire, alors qu’il s’en tient pour le dessin (Art on Paper à l’automne), la céramique (Ceramic Brussels en janvier ; lire page 41) et le design (Collectible en mars).